» A mes débuts en 1991 , les femmes étaient visibles dans l’animation, aujourd’hui présentes dans le journalisme ou patronnes de médias, mais à l’antenne parfois discriminées pour leur âge » dixit Corine Hazoumé ( ancienne de la Tv2)
La consoeur qui a plus de 3 décennies de carrière a bien voulu évoquer l’emergence de la femme dans nos sociétés parfois conservatrices. Patronne du groupe CER’AFRIQUE crée en 1998, Corine Hazoumé fut professeure au Lycée Saint Georges de Guinée en plus d’avoir étendu son expertise de la céramique au Bénin, au Nigéria et en France. A travers cet entretien, celle qui débuta sa carrière à la télé ivoirienne, nous donne sa lecture de l’émancipation de la femme et aborde les Awards du genre dont elle est la Coordinatrice générale.
1. Que représente pour vous le 8 mars?
Le 8 mars journée internationale de la femme, a été instaurée en 1910 pour rendre hommage au mouvement en faveur des droits des femmes et pour favoriser l’obtention du suffrage universel pour les femmes. C’est donc une journée importante pour moi et pour la plupart des femmes. 
2. Êtes-vous pour le fait que sa célébration soit festive ou plutôt une journée de réflexion ?
C’est une journée festive où les femmes se retrouvent et partagent de bons moments mais c’est aussi l’occasion pour nous d’aborder les sujets liés au genre: la lutte contre l’inégalité entre les hommes et les femmes, l’équité et le genre, les violences basées sur le genre, la parité des genres, la pénibilité des tâches, la sous-évaluation des rétributions…
3. Peut -on dire que la loi sur le genre est une réalité en Côte d’Ivoire?
Le président de la République de Côte d’ivoire SEM Alassane OUATTARA a pris le décret No 2019-870 pour favoriser la nomination des femmes à des postes clefs, pour inciter à la représentativité des femmes à des postes décisionnels aussi bien dans le public que dans le privé : ce qui est une avancée notable!
En 1988 après l’obtention de mon baccalauréat, je voulais passer le concours de la Marine. On m’a signifié que les femmes n’y étaient pas admises. J’ai longtemps vécu cela comme une injustice. Pour dire à l’instar de la ministre de la femme de la famille et l’enfant Mme Nasseneba TOURE, lors de son discours aux Awards du genre, que les femmes ne doivent pas être attentistes et qu’elles doivent investir tous les domaines d’activités.
4. Après avoir lancé la 1ère édition des awards du genre, quel est le bilan?
Les Awards du genre initiés par la PLAPOFCACI ( Plate forme politique des femmes candidates de Côte d’ivoire) ont connu un franc succès avec la présence effective d’une kyrielle de hautes personnalités.
L’objectif au-delà de célébrer et distinguer les promoteurs du genre feminin, c’était les encourager à s’investir plus pour soutenir les projets d’autonomisation des femmes .
L’objectif a été atteint puisque la plupart ont pris l’engagement de soutenir les entreprises des femmes, de les valoriser, de les protéger et de défendre leurs droits.
5. Étant du monde de la communication, pensez vous que les femmes sont assez représentées contrairement à vos débuts ou le secteur était carrément une affaire d’hommes ?
A mes débuts en 1991 on retrouvait plus les femmes dans l’animation. Aujourdhui, il y a beaucoup plus de femmes dans le journalisme et même patronne de médias, directrice de publication, rédactrice en chef . C’est une évolution notable.
A l’antenne cependant on note une discrimination par rapport aux hommes quand elles prennent de l’âge. Estimant qu’elles sont trop vieilles ,on les range souvent au placard.
Chaque tranche d’âge a son public et c’est l’expérience qui fait toujours la différence. C’est entre 50 ans et 70 ans qu’on est plus productive parce qu’on est souvent accomplie et on peut encore servir à la formation et l’encadrement des jeunes.
Mot de la fin
Le 7 mars 2022 dans le cadre de la Journée internationale de la femme , arts et spectacle organisée par le ministère de la femme, de la famille et de l’enfant, je serai en exposition à la Rotonde des Arts au Plateau à 16h.
Le 8 mars 2022 ,jour de la célébration des droits des femmes, je serai à Koumassi à la manifestation organisée par le même ministère et sous la présidence de la première dame Mme Dominique OUATTARA .
Je profite de votre canal pour remercier tous nos partenaires qui nous accompagnent et nous soutiennent dans tous nos projets. Je remercie également les autorités ivoiriennes qui nous font l’honneur de nous appuyer.
Grand Merci aussi à Dieu pour toutes ses grâces!
Idrissa KEITA pour GCO
Correspondant particulier de GCO pour le Mali et la Cote d’Ivoire
