La déferlante est spectaculaire. Depuis le vendredi 4 juin 2021, c’est à un véritable raz-de-marée humain que la paisible bourgade de Kounsitel, dans la préfecture de Gaoual assiste médusée et impuissante. Des vagues et des vagues de convois incessants. Traversant la ville de Labé et ralliant Kounsitel à moto.
On parle de plus de 8000 personnes déjà arrivées sur les lieux. La nouvelle de la découverte d’une nouvelle mine d’or dans la localité a déclenché une véritable course effrénée, une ruée incontrôlée vers l’or.
Même si pour le moment à la direction préfectorale des mines de Gaoual, on ne parle que d’indices de présence d’or, les chasseurs d’or n’en ont que faire. L’information ayant circulé à vitesse grand V, les réseaux sociaux aidant, ils viennent de tous les horizons. De la vieille mine d’or de Kintinian dans Siguiri et des préfectures voisines de haute Guinée, Kourousa, Mandiana, Kankan, Dinguiraye, de Mamou, Boke, Kamsar, et même des pays voisins comme le Sénégal, le Mali, la Côte d’ivoire et plus loin le Burkina Faso, etc…

Les premières images qui nous parviennent sont dignes d’un far west américain: la terre décapée, l’environnement dévasté et mise sens dessus dessous, d’où l’on dénombre déjà des victimes notamment des pertes en vies humaines (2 morts d’accidents) et des blessés alités à l’hôpital de la commune rurale de Gaoual.

Aperçu de l’imageSoixante douze heures après le début de cette folie qui risque de transformer Kounsitel en no man’s land, comme c’est le cas à Kintinian dans Siguiri, où le crime et la contrebande font légion, ni les autorités régionales, ni le gouvernement n’ont fait une sortie officielle pour annoncer des mesures d’encadrement de cette potentielle mine qui aurait été découverte.

C’est à se demander quand est-ce qu’en Guinée les autorités vont se résoudre à encadrer l’activité des mines artisanales, le plus souvent clandestines ?

Selon nos informations les candidats mineurs débourseraient jusqu’à 500 mile Gnf pour avoir accès à la zone. C’est dire que pour le moment les responsables locaux sont plutôt préoccupés à comment se remplir les poches. Le camp Alpha Yaya Diallo de Labé qui a voulu procéder au contrôle des vagues d’arrivants à vite été submergé, et s’est finalement résolu au laisser-aller.

Pire, cela commence déjà à avoir un impact sur le cours normal de la vie à Kounsitel et dans la commune rurale de Gaoual : absentéisme dans les écoles, désertion du commerce au centre-ville pour la « mine » explosion du coût du transport pour rallier la localisée envahie, hausse du prix des denrées de consommation, etc…tous les ingrédients du chaos et de l’anarchie avec leurs corollaires y sont réunis.

Mohamed CAMARA pour GCO
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