A la faveur de la disparition de trois de nos éminents compatriotes, respectivement Feu Italo Zambo, feu Souleymane Koly Kourouma et feu Mohamed Dansoko Camara, j’ai vécu des faits qui se sont reproduits avec une extraordinaire coïncidence.
Au mois d’avril 2004, au hasard d’une rencontre sur l’avenue de la République, je croise Italo Zambo. Après les salutations d’usage, je lui demande son numéro de téléphone, afin de formaliser une interview. Artiste de renommée internationale, je souhaitais profiter de cette aubaine. Manque de pot pour moi, quelques jours après cet entretien, j’apprends le décès de l’artiste. En guise de souvenir, j’ai laissé plusieurs années son contact dans mon téléphone.
Féru de lecture, je découvre dans  la livraison du mois de juillet 2014 de Afrique Magazine, un entretien avec Souleymane Koly au titre évocateur et révélateur : ‘’ Souleymane Koly et ses quatre vérités’’. Mû par un pressentiment, je prends la décision de chercher dans les jours qui suivent le contact de l’homme de culture pour une interview. Ses propos dans Afrique Magazine laissaient transpirer un sentiment d’amertume après son retour au pays. Sans détours ni langue de bois, Souleymane Koly exprimait son dépit face à l’immobilisme rencontré pour promouvoir la culture. Je tenais à recueillir ses sentiments à la suite de cet entretien accordé à un magazine étranger. Encore une fois, le destin m’a posé un lapin, puisque deux semaines après, Souleymane Koly tirait sa révérence.
Rideau sur Mohamed Dansoko Camara. Cet homme de culture, qui nous a quittés le samedi 13 septembre 2014 était un habitué de notre famille. Et à ce titre, on se voyait au moins une fois par semaine. N’ayant pas de ses nouvelles depuis près de cinq mois, encore une fois pris par un pressentiment, je fais chercher son numéro de téléphone. C’est ainsi que le samedi 23 août, j’arrive à le joindre pour prendre ses nouvelles. Il me répond qu’il est malade et alité à la maison. Je lui promets une visite le samedi à venir. Ma décision était prise. J’allais solliciter une interview, avant qu’il ne soit trop tard. Quelque chose me disait, qu’il vivait ses dernières heures. Jamais deux sans trois, dit-on ! Quatre jours après mon entretien téléphonique avec Dansoko, il était admis au CHU Donka, où il devait rendre l’âme dix jours plus tard.
Une amère expérience que je ne suis pas prêt d’oublier.
Thierno Saïdou DIAKITE pour GCO
GCO Copyright © GuineeConakry.Online