Tout le monde applaudit l’ANIES sauf moi ! Je partage toute volonté de lutte contre la pauvreté. Mais, je suis absolument opposé à la démarche de L’ANIES dans notre pays.
C’est du gaspillage.
Je persiste et je signe : C’EST DU GASPILLAGE DE L’ARGENT PUBLIC !
En distribuant l’argent et les vivres aux pauvres, on ne lutte pas contre la pauvreté ; on entretient la pauvreté. On doit distribuer les vivres aux sinistrés.
À mon avis, pour aider les pauvres à sortir de la pauvreté et à vivre dans la dignité, il y a deux voies à suivre :
1)- EN MILIEU RURAL: organiser le monde paysan par deux créneaux :
a)- L’assistance technique, matérielle et/ou financière aux exploitations agricoles familiales et individuelles.
C’est toute une politique agricole inclusive à bâtir.
b)- La formation des jeunes paysans aux métiers artisanaux sollicités dans le monde rural, notamment : les forgerons, potiers, tisserands, pépiniéristes, métiers d’agriculteur, d’éleveur, d’acquaculteur, vaniers, teinturiers, sculpteurs, maçons, menuisiers, couturiers,…
2)- EN MILIEU URBAIN: il s’agira de créer là aussi, deux créneaux :
a)- Le renforcement des capacités et la création d’un mécanisme de financement de nos ouvriers qualifiés (Menuisiers, Maçons, Électriciens, Peintres, Chaudronniers, Soudeurs, Mécaniciens, Coiffeurs, Couturiers, Restaurateurs, Ébénistes,…)
b)- Créer des centres d’apprentissage dans toutes les Préfectures et les grandes agglomérations.
Objectif : la formation pratique aux métiers manuels et l’accompagnement des Apprenants à la fin de leur formation.
Il faudra créer, s’il y a lieu, un régime d’internat avec prise en charge complète, pour motiver et aider les enfants des paysans et des pauvres citadins à accéder aux métiers porteurs et rémunérateurs.
Dans le moyen et le long termes, on aura forgé un nouveau type de Guinéens loin de la pauvreté et prêts à répondre aux défis de leurs emancipations et du développement socioéconomique de notre pays. On aura restituer au milieu rural toute sa noblesse par la variété des activités de production, le repeuplement et la joie d’y vivre.
À mon avis, l’ANIES devrait orienter ses actions dans ce sens.
Elle pourrait être une structure transversale (Agriculture, Élevage, Pêche, Enseignement technique et Formation professionnelle, Administration du territoire, Affaires sociales,…)
Ce qui se fait actuellement est peut-être mieux que rien.
Mais, cette pratique créera plus de problèmes qu’elle n’en résoudra : le favoritisme, le clientélisme, les détournements dans la répartition des fonds et des vivres sont autant de risques prejuciables à l’atteinte des objectifs.
Nous connaissons notre pays et la moralité de certains de nos compatriotes affairistes.
En plus, ce qui est actuellement donné ne peut soulager les bénéficiaires que pour un petit temps. Il faudra s’attendre à de nouvelles réclamations sur des tons plus ou moins véhéments. La pauvreté fera son retour dès que finit la provision. L’assisté tendra la main à nouveau.
L’ANIES est dans la dynamique d’un Etat Providence à la Samaritaine.
La meilleure manière de repartir la richesse d’un pays, ce n’est pas en donnant à manger ou en distribuant l’argent aux fils de ce pays. Ce n’est pas en donnant du poisson à chacun. C’est en aidant chacun à apprendre et savoir pêcher.
Sinon, sans le savoir, l’ANIES est en train de préparer une bombe pour le pays.
IL EST TEMPS DE RECTIFIER LE TIR
Aidons nos compatriotes à se mettre au travail qui, seul, peut les éloigner de la misère.
Seul le travail ennoblit l’homme, comme disait Ahmed Sékou Touré.
Ibrahima Jair KEITA pour GCO
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