Ce 28 août est la date anniversaire qui marque le discours de Martin Luther King qui disait « J’ai fait un rêve, tant que le droit ne coulera pas comme les cours d’eau et la justice comme un puissant torrent intarissable, mon peuple ne sera pas libre ».

Ibrahima Kindi Barry du site aConakry.live.com a rencontré M. Justin MOREL Junior, ancie ministre et homme de culture, pour recueillir son opinion sur cet historique anniversaire. JMJ qui avait en 1983 visité Lorraine Motel, où l’illustre pasteur afro américain fut lâchement assassiné, devenu depuis, le Musée national des Droits civiques.

aConakrylive.com : Vous basant sur cette citation, quel est le message que vous avez à  lancer aux autorités guinéennes, à la classe politique et aux populations, au moment où le pays traverse une crise sociale et la fois éthique ?

1983. Justin MOREL Junior en séjour aux USA, vient se recueillir au Lorraine Motel, où ML King fut assassiné le 4 avril 1968.

Justin MOREL Junior : Ce parallèle n’est pas impossible à faire, mais je le ferai avec la réserve et le respect qu’exige la différence des contextes. Il y a 57 ans, quand le pasteur et leader africain américain, prononçait devant une foule estimée à plus de 250.000 personnes, le discours qui allait devenir l’étendard de sa vie, l’emblème de son combat pour la liberté et les droits, les Noirs ployaient toujours sous la férule de l’arbitraire.

Tribun hors pair, poète frénétique, religieux visionnaire, Martin L. King avait ciselé ses propos comme un orfèvre, pour raconter au monde « son rêve » de liberté et d’égalité. Pour cela, il livre sa vision avec la force et la beauté du verbe sur trois piliers : la langue, avec une solide rhétorique poétique ; l’histoire qui dit la souffrance des Noirs, leur révolte, leur rêve de liberté ; et la foi en un Dieu unique qui est amour, justice et paix.

Nos mémoires sont emplies des paroles de Martin Luther King, surtout lorsqu’il proclame : « Nous sommes également venus en ce lieu sacrifié pour rappeler à l’Amérique les exigeantes urgences de l’heure présente. Ce n’est pas le moment de s’offrir le luxe de laisser tiédir notre ardeur ou de prendre les tranquillisants des demi-mesures. C’est l’heure de tenir les promesses de la démocratie.

En ramenant, rien que ce pan de son discours historique à la situation guinéenne, je dirai que nous avons à tous les niveaux : autorités, classe politique et populations ; nous avons encore beaucoup à faire, pour que les promesses de notre langue incarnent les contours de la réalité ; pour que notre histoire épouse le credo de notre devise : travail, justice, solidarité ; que notre foi se matérialise dans la réalisation de tous les rêves annoncés depuis très, très longtemps. Il ne tient qu’à nous tous, d’opérer les changements de comportements indispensables à la cohésion sociale et au développement.

 

Propos recueillis par

Ibrahima Kindi BARRY

pour aConakrylive.com