C’est l’ancien Président Malien Moussa Traoré qui l’a dit le premier. Le Président Sékou Touré l’a repris à plusieurs occasions. Les Guinéens et les Maliens en ont fait un « Sacerdoce ».
Moussa Traoré a utilisé cette expression au lendemain de l’agression portugaise du 22 novembre 1970, perpétrée contre la Guinée. Il a profité de cette occasion pour renouer définitivement avec le président guinéen.
En effet, le président Ahmed Sékou Touré n’avait pas encore digéré le coup d’État qui a renversé son ami Modibo KEITA, deux ans plus tôt. Au lendemain de ce 22 novembre, Moussa Traoré a été un des premiers à faire une déclaration de soutien indéfectible et de disponibilité de son armée pour défendre la Guinée.
C’est dans ce contexte que cette célèbre expression est lancée et devenue comme un slogan pour les fils des deux pays. Pour l’avoir reprise à chaque rencontre avec son homologue Malien ou avec une délégation Malienne en séjour à Conakry, Sékou Touré aura le mérite de vulgariser l’expression, sans jamais citer son frère Moussa…
Il faut se rappeler que, Lieutenant et Chef de mission, Moussa Traoré connaissait parfaitement la ville de Conakry et son port, où il venait retirer, pour convoyer sur Bamako, les armements et munitions destinés à l’armée malienne, en provenance de l’Europe de l’Est.
Très jeune à la Cité Chemin de fer, dans les années 1966-67, nous voyions un homme géant et svelte dans son uniforme, contrôler les tanks et autres chars de combat que nous venions contempler le long de la route menant la Sûreté au Port de Conakry.
Pour revenir à notre slogan, ce n’est pas à l’ancien président guinéen Ahmed Sékou Touré. C’est à l’ancien président malien Moussa Traoré que nous devons la célèbre expression « LA GUINÉE ET LE MALI SONT DEUX POUMONS DANS UN MÊME CORPS ».
Nous sommes à un moment où Sékou Touré, à travers la Voix de la Révolution était l’un des Chefs d’État les plus suivis sur le continent.
Depuis, Moussa Traoré et Sékou Touré se rapprochés à l’image du duo formé par le second avec Modibo KEITA. Au delà de la politique, cette affirmation trouve sa justesse dans l’histoire, la géographie et la sociologie que les deux pays ont en partage. Lors du séisme de Koumbia en 1982, le Mali a été le premier pays à venir aux nouvelles, j’allais dire au secours de la Guinée.
Sur le terrain diplomatique, les deux pays ont toujours eu les points de vue convergents. C’est pourquoi en 1983 la Guinée a soutenu pleinement Alioune Blondin BÈYE, candidat du Mali à l’élection du Secrétaire général de l’OUA, contre le candidat Gabonais Paul Okoumba d’OKWATSÉGUÉ.
La Guinée et le Mali, c’est une longue histoire qui puise ses origines dans le moyen âge africain.
Vivement, que la démocratie, la cohésion sociale, le développement et la paix trouvent refuge éternel dans ces deux pays.
Ibrahima Jair KEITA pour JMI
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