Cette décision signifie que Paris déconseille formellement à ses ressortissants de se rendre dans ces régions. Les frontières avec le Ghana ou la Côte d’Ivoire étaient jusqu’ici en « zone orange ».
Sur la carte du Burkina Faso du Quai d’Orsay, la « couleur orange » se réduit peu à peu.
Jusque-là, les zones jugées les plus dangereuses étaient celles qui bordaient la frontière malienne, dans le nord et l’ouest, auxquelles est venu s’ajouter, à la fin de l’année dernière, l’ensemble de la région de l’est, territoire frontalier du Niger, du Bénin et du Togo.
Désormais, depuis ce 15 août, tout le sud du Burkina Faso est placé dans le rouge par le Quai d’Orsay, ce qui veut dire que le ministère français des Affaires étrangères « déconseille formellement » aux voyageurs d’aller dans ces zones. Des villes comme Pô, Léo, Ouessa et le parc animalier de Nazinga, à la frontière ghanéenne, sont donc concernés.
Il en va de même pour Douna, Banfora et Niangoloko, à la frontière ivoirienne, ainsi que Ouahigouya qui était à la limite de la zone rouge, dans le nord du pays, et Kaya, dans le centre-nord. La situation sécuritaire s’est fortement dégradée dans ces régions, ces derniers mois.
Ces territoires du Burkina Faso étaient jusqu’à hier, samedi, en « zone orange », c’est-à-dire « déconseillés sauf raison impérative » par le Quai d’Orsay. À ce jour, les deux plus grandes villes du pays, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, la capitale, demeurent en zone orange.
Opérations transfrontalières
L’attaque d’un poste militaire en juin à Kafolo dans le nord de la Côte d’Ivoire à la frontière avec le Burkina Faso, a sans doute joué dans la décision du quai d’Orsay. 12 militaires et un gendarme ivoiriens avaient perdu la vie dans cette attaque. Conscients du danger, les pays côtiers mènent conjointement des opérations militaires transfrontalières comme celle lancée en mai dernier par Abidjan et Ouagadougou.
L’année dernière, à la suite de l’opération Otapuanou dans l’est du Burkina, les services de renseignements du pays avaient alerté leurs voisins du Bénin, du Togo et du Ghana des tentatives de pénétrations d’éléments de groupes extrémistes violents sur leurs territoires. Les autorités ghanéennes avaient annoncé en novembre 2019, avoir arrêté plus de 150 terroristes dans la zone frontalière avec le Togo, dans une opération militaire conjointe.
Un spécialiste des questions de sécurité indique qu’il y a régulièrement des incursions des groupes armés terroristes sur la bande frontalière Burkina, Côte d’Ivoire et Ghana. Même si ces groupes armés ne sont pas actifs dans les pays côtiers, ils s’en servent comme bases arrières, ajoute-t-il.
Source : © Actualité ivoire