Lors de la manifestation du 5 juin, « le fiston national » a fait du Bouba Keita : tacler les marcheurs à travers une publication audiovisuelle via les réseaux sociaux. Une sortie qui ne fait nullement les affaires de son père de président, alors que Karim Keita pourrait lui être d’une utilité précieuse face à la grogne.

Pendant que le meeting provoqué par Mahmoud Dicko battait son plein , une foule surexcitée à penser répéter l’incident de la transition. A savoir attaquer physiquement le chef de l’Etat, en occupant son domicile.  N’eut été le soutien des forces de sécurité restées loyales aux institutions, le pire aurait été inévitable.

C’est dans ce contexte de chaudes empoignades, que Karim Kéita s’est invité dans le débat. L’élu de la commune 2 qui vit aussi au bunker de Sebenikoro, a publié une vidéo. On y voyait un calme apparent aux abords du domicile de la famille présidentielle. Pire, il l’accompagne d’une légende, où il snobe les marcheurs et saluent le courage des porteurs d’uniformes.

A l’image de la présidente de la cour constitutionnelle, Katio aussi se met au cœur de la controverse. L’Assemblée nationale est dans le viseur des manifestants qui, pour la plupart ont perdu des suffrages victorieux au sortir des législatives à cause de « l’ingérence » de Manassa Danikoko. On parle d’une destitution de Moussa Timbiné, en faisant implicitement allusion au « fiston national » que beaucoup voient manœuvrer pur occuper le fauteuil présidentiel en 2023.

C’est dire que sa personne fait débat même si une partie de l’opinion est aussi dans le procès d’intentions. Patron en chef des forces armées au niveau du Parlement, le président de la commission défense devrait s’effacer. Dans ce genre d’insurrection, les porteurs d’uniformes peuvent s’inviter dans la danse suite à ce genre d’actions non inspirées. Néanmoins, du fait de sa proximité avec son père, Karim Kéita aurait dû jouer le rôle de conseiller. Autrement dit, aborder avec IBK, les éventualités permettant d’apaiser les tensions voire faire des compromis.

Déjà, un discours à la nation s’impose, et Katio se devait d’aller dans ce sens afin d’appuyer son père de président dans les éléments de langage. Aussi, il appuiera ce dernier à laver la mauvaise image des députés que les marcheurs qualifient d’illégitimes, donc, de parlementaires nommés par le pouvoir. C’est dire que celui qui vient d’être reconduit à la commission défense, reste utile à plusieurs choses pour atténuer la crise institutionnelle en cours.

Entre temps, il a quand même supprimé ladite vidéo, mais la polémique est bien lancée. Katio ne doit pas être de ceux qui attisent le feu…pour le bonheur des Maliens.

 

Idrissa KEITA pour GCO

Correspondant particulier de GCO au Mali

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