Depuis la nuit des temps, le charbon de bois  est fabriqué par les hommes. Le charbonnier  est le responsable de la construction et du fonctionnement d’une meule. C’est une sorte de four hémisphérique dans lequel se fait la transformation du bois en charbon d’un noir de jais, riche en énergie.
Cette matière est aujourd’hui encore la plus usitée dans les différents milieux de fabrication en Afrique et, particulièrement en Guinée qui n’a encore proposé aucune alternative sérieuse, ou disons, accessible aux ménages pauvres pour la cuisson. La forte demande de ce combustible encourage les charbonniers dans leur tâche malgré la dégradation poussée de l’environnement.
Le temps  de fabrication du charbon  ou de la carbonisation peut durer plusieurs semaines dans les grandes meules. Le charbonnier reste tout le temps à proximité de son chantier et surveille le processus. Il est ainsi certain de pouvoir réagir quand la meule risque de brûler de façon incontrôlée. Quand il ne sortira plus de la meule de la fumée propre et blanche, mais de la fumée noire-grise, le charbonnier sait ainsi que son œuvre est accomplie.
Malgré les conséquences sur l’écosystème, la carbonisation est  devenue la source principale de revenus  pour la population rurale de Fria et plus précisément de Mambori Konkobaya, et notamment chez les jeunes en manque de formation et d’opportunités d’emploi de la préfecture.
Par exemple une étude menée sur l’impact de cette pratique sur l’environnement à Fria attestait que 《 la fabrication de charbon de bois était  devenue l’une des activités principales pour la plupart des anciens travailleurs de la société RUSAL, suite à l’arrêt de l’usine en 2012. Au chômage, ils se sont reconvertis dans cette activité artisanale.》 Cela montre l’ampleur de la carbonisation dans la région vue le nombre de pratiquants de l’activité et interpelle les Organisations environnementales.Miniature de pièce jointe
Des plantations de manguiers et des hectares de forêt ont été décimées et le sont  toujours par cette pratique qui est  vue comme « un mal nécessaire » par ses pratiquants.
Les conséquences de la carbonisation sur l’environnement sont visibles: rareté des pluies, sécheresse, tarissement des cours d’eaux, campagne agricole perturbée, des vagues de chaleur de plus en plus aiguës, difficulté d’accès à l’eau potable; bref les signaux du réchauffement climatique sont au rouge. Ce sont les conséquences  de la déforestation massive pour le charbon de bois qui alimente les millions de foyers guinéens en combustible.Aperçu de l’image
La préfecture de Fria est aujourd’hui la préfecture ravitailleuse de la capitale en charbon de bois, des dizaines de camions chargés de charbon rallient Conakry sans interruption. Sous les yeux d’une police complice. Que font les autorités pour éviter le pire ?
Pour l’heure, elles observent passivement l’activité se dérouler aux dépens de dame nature.
Bokhidi KENDE pour GCO
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