Ces derniers temps en Afrique, les défenseurs des droits de l’homme, sont victimes de véritables représailles en cette période de pandémie, de la part de certains régimes politiques.
Face à cette situation l’UA s’inquiète et invite les régimes concernés à libérer les personnes arrêtées. Elle demande surtout de faire en sorte que ces activistes ne chopent le coronavirus dans les prisons qui sont généralement surpeuplées dans le continent.
Le commissaire Rémy N’goy inquiet interpelle les dirigeants du continent et les invite à plus de responsabilité.
Ci-dessous le communiqué du rapport du rapporteur spécial:
Hon. Commissaire Rémy Ngoy Lumbu (@RSDDHCADHP) | TwitterLe Rapporteur Spécial sur les Défenseurs des Droits de l’Homme et Point Focal sur les Représailles en Afrique, l’Honorable Commissaire Rémy Ngoy Lumbu, exprime son inquiétude suites aux rapports faisant mention de représailles à l’encontre des Défenseurs des droits de l’homme et la société civile en Afrique et les effets néfastes des réponses nationales à l’épidémie de COVID-19 des États parties sur leur travail.
Face à la pandémie mondiale du COVID-19, le rôle des Défenseurs des droits de l’homme est devenu plus que jamais primordial pour la sauvegarde des droits fondamentaux de l’homme consacrés par la Charte africaine des Droits de l’homme et des Peuples (Charte africaine).
Le Rapporteur note particulièrement des atteintes graves à la liberté de réunion et d’association, telle que consacrée par la Charte africaine et la Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des droits de l’homme.
Le Rapporteur regrette le fait que nonobstant les Communiqués de presse de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples des 17 et 24 mars 2020, encourageant les Etats à maintenir le respect des dispositions de la Charte africaine , et sur les réponses efficaces et fondées sur les droits de l’homme face à la propagation du virus COVID-19 en Afrique, plusieurs Défenseurs des droits de l’homme continuent à séjourner en prisons et autres lieux de détention surpeuplés ou insalubres sans être inculpés, ce qui les rend particulièrement vulnérables à l’infection par le virus du COVID-19.
Le Rapporteur spécial souligne le devoir des États parties de veiller à ce que les mesures prises dans le cadre de réponses nationales ne soient pas utilisées pour discriminer, stigmatiser ou cibler des individus ou des groupes particuliers, y compris les organisations de la société civile et les Défenseurs des droits de l’homme.
Le Rapporteur Spécial tient à rappeler que les efforts des États parties pour atténuer la propagation de COVID-19 sur leur territoire ne doivent pas avoir pour conséquence de réduire au silence les Défenseurs des droits de l’homme et doivent être conformes à la Charte africaine.
Le Rapporteur Spécial tient également à encourager les Défenseurs des droits de l’homme à poursuivre, avec détermination, leurs activités de promotion et de défense des droits de l’homme dans le respect des règles et lois qu’impose la lutte contre cette menace universelle.
Le Rapporteur Spécial exhorte les États parties à :
Veiller à ce que les réponses nationales à l’épidémie du COVID-19 ne conduisent pas à cibler ou à interférer indûment avec le travail des Défenseurs des droits de l’homme ;
S’abstenir d’utiliser les Déclarations d’urgence liées au COVID-19 pour justifier l’instauration de mesures répressives visant des groupes particuliers comme les Défenseurs des droits de l’homme ;
S’abstenir en outre d’instituer des mesures qui restreignent l’espace civique et contribuent à créer un environnement hostile aux Défenseurs des droits de l’homme;
Veiller à ce que les Défenseurs des droits de l’homme puissent communiquer librement sans crainte de représailles ;
Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que les Défenseurs puissent poursuivre leur travail essentiel, en particulier ceux qui soutiennent les personnes les plus vulnérables, tout en respectant les mesures sanitaires nécessaires contre le COVID-19 ; et
Libérer rapidement les Défenseurs des droits de l’homme détenus sans inculpation.
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