Le Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique, le CESA, est  rattaché au département de la défense américaine dénommé le Pentagone. Cette institution vient de diffuser son rapport sur la situation sociopolitique actuelle  de la Guinée.
Dans le rapport aucun élément ne plaide en faveur  du locataire de Sekhoutoureya qui est, présenté dans ledit du rapport comme un chef en contradiction, avec toutes les lois qui régissent son pays , parce qu’ayant une ambition démesurée pour le pouvoir.
De l’histoire ancienne
Mais sans surprise, certains acteurs de cette violation flagrante des principes universels de la démocratie se sont  empressés à dédramatiser le contenu du rapport, prétextant que c’est de l’histoire ancienne et que, la Guinée est un pays souverain, en faisant semblant d’oublier qu’elle est signataire de plusieurs chartes portant sur la démocratie.
D’entrée de jeu, le rapport montre que le chef de l’État guinéen ne conjugue pas le même verbe avec les différentes structures internationales telles que les Nations unies, la CEDEAO, l’Union européenne, l’Union africaine…. Obsédé par son fameux troisième mandat, l’octogénaire et ses acolytes ont défié le 22 mars dernier , l’opinion internationale en organisant des élections hautement controversées aussi bien au niveau national qu’à l’international : « la violation de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, mais aussi du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. »
Se poser des questions
Avec ces multiples rapports que publient toutes ces institutions, il serait pas idiot de se demander quel sort réservent à date ces organisations à son excellence Alpha Condé ?
En tout cas les points de vue de l’Europe, des États-unis et l’Afrique ( Union africaine et CEDEAO) semblent aller dans le même sens, reste à savoir si le régime de Conakry qui se lie d’amitié sur le plan géopolitique à la Russie, la Chine et la Turquie pourra résister à la pression qui ne cesse d’augmenter : « Cette régression de la Guinée vers un pouvoir de type autoritaire est source d’instabilité politique et de difficultés économiques. »
Il est à noter que dans le rapport, il préconisé de geler les biens de tous les acteurs à l’origine de ce recul démocratique. Ces sanctions ciblées vont inévitablement amener beaucoup de dignitaires du régime à se rétracter, comme ce fût le cas avant la tenue des élections. Lorsque les organisations internationales et l’Union européenne avaient menacé à l’orée des élections de mars dernier, beaucoup sont ceux qui se sont fait discrets, sans doute dans l’espoir d’échapper aux éventuelles sanctions.
Recul de la démocratie
Le rapport indique, avec regret, le recul de la démocratie en Guinée pendant cette dernière décennie. Pourtant, s’il y a un opposant guinéen qui a fait rêver autant le peuple de Guinée d’une véritable démocratie, c’est bien le professeur Alpha Condé, même s’il affiche aujourd’hui une étrange conception de la démocratie qui transgresse les principes les plus élémentaires du pouvoir dont le peuple est dépositaire : « Cette régression de la Guinée vers un pouvoir de type autoritaire est source d’instabilité politique et de difficultés économiques. »
Des organisations internationales comme Humans Right Watch, International Crisis Group, Amnesty International avaient déjà présenté des rapports qui évoquent de graves violations des droits de l’homme, des bavures policières, des arrestations arbitraires, des emprisonnements… Tous ont condamné ces manquements avérés qui attestent bien la volonté du pouvoir de Conakry de s’octroyer, contre vents et marées, un troisième mandat, fragilisant ainsi toute la sous région, déjà secouée par d’interminables attaques djihadistes.
Renforcement du pouvoir présidentiel
Le rapport expose le  contenu d’une constitution taillée sur mesure pour permettre à un seul homme d’avoir le contrôle du pouvoir. Il explicite que des dispositions de la constitution anéantissent tous les autres pouvoirs, les assujettissant ainsi à l’exécutif. Donc le pouvoir législatif et judiciaire seront inféodés  à la seule volonté d’un homme : « La nouvelle Constitution …comporte plusieurs dispositions de nature à affaiblir les contre-pouvoirs démocratiques en Guinée. »
Il ressort clairement de cette  étude que les États-Unis  sont certainement résolus avec les autres pays et organisations qui militent en faveur de la démocratie dans laquelle l’alternance au pouvoir, en une condition infaillible à contraindre Alpha au respect des prescriptions de la constitution sur laquelle il avait prêté serment. Même  si de l’autre côté les supporters de Condé défendent que la Guinée peut, à travers ses nouveaux partenaires se passer de la coopération des pays qu’ils considèrent « envahissants », en évoquant l’ingérence politique.
Toutefois, il est connu à travers des pays comme le Cameroun, la Guinée équatoriale et d’autres, que la coopération chinoise est peu profitable en matière d’émancipation sociale et de développement. Les entreprises chinoises sont reconnues en tant que destructrices de l’environnement et moins respectueuses des pactes communautaires. Pour contrecarrer des pactes, ils instaurent une corruption au niveau local en négociant directement avec les coutumiers.
Le nouveau mastodonte
Le mastodonte de la nouvelle géostratégie de Sèkhoutoureya est la Russie. Ce pays  ne serait-il pas un coquillage vide qui vend des illusions aux pays africains, en se présentant comme une puissance militaire capable de soutenir n’importe quel régime pourvu qu’elle ait une main basse sur les ressources du pays qui sollicite une telle forfaiture ?
De quoi avons-nous réellement besoin ?  Du modèle de développement de Moscou  modèle  ou de la Turquie, sœur directe de la Russie avec un chef d’État autoritaire qui dirige son pays d’une main de fer ?
Pour terminer, il  faut dire qu’on a beau être un fin guerrier mais à avoir le monde entier à vos trousses est un signe apocalyptique, sinon tout au moins inquiétant.
Bokhidi KENDE pour GCO
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