Le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, dans sa stratégie pour sauver l’année scolaire, propose des cours à distance, c’est-à-dire, des cours à travers la télévision, la radio, l’internet (des plateformes électroniques) etc. Un peu comme ce qu’on appelait avant « le télé-enseignement ».
Mais pour celui qui connaît bien le système éducatif guinéen et le niveau des apprenants guinéens, il est facile de s’apercevoir que cela pourrait être de la poudre aux yeux.  Cela risque d’être peu bénéfique, vu que les élèves guinéens n’ont pas suivi ces dernières années de façon constante et régulière les cours, du fait de grèves à répétition dans le milieu éducatif.
Des victimes 
Les cours seront gratuits selon le ministre pour les élèves ce qui, peut être vrai, mais tous les candidats ont-ils une télévision ou une radio dans leur salon ou un smartphone ? Combien coûte 100 ou 200 mégaoctets ? Combien parmi eux maîtrisent un ordinateur ou un smartphone ?
Il ne faudrait pas que le ministre confonde le fait que beaucoup de jeunes guinéens fassent des publications sur Facebook à la maîtrise des technologies de l’information et de la communication. Nos élèves ne savent même pas faire de vraies recherches sur l’internet, à plus forte raison, pouvoir interagir avec des professeurs. Ne nous leurrons par le fait que sur cent apprenants une dizaine arrive à utiliser l’outil car, en agissant ainsi, les autres ne seront que des victimes.
La compréhension de ses apprenants
Services CommunsDe plus, un élève qui ne maîtrise pas réellement la langue d’enseignement, a-t-il de réelles chances pour comprendre un cours qui passe à la télé, à la radio ou sur l’intérêt ? En tout cas, en situation de classe, chaque enseignant adapte son vocabulaire au niveau de ses élèves; il adapte ses exemples et son rythme à la capacité de compréhension de ses apprenants.
Serait-ce le cas avec les cours dont fait allusion monsieur le ministre ?
Beaucoup d’acteurs avertis du système éducatif guinéen conseillent au ministre « le courage d’admettre une année blanche pas » pour sauver son poste, mais pour sauver l’éducation guinéenne malade ces dernières d’une épidémie de grèves à répétition dont, les symptômes persistent comme le coronavirus qui résiste au plan de riposte de l’agence nationale de sécurité sanitaire.
A moins de vraiment nous prouver le contraire…
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