Les personnes « guéries » du Covid19 ne le sont finalement pas tant que ça. Pire, contracter le virus ne garantit en rien une quelconque immunité à posteriori.
« Au delà des centaines de milliers de morts que l’application de cette théorie de l’immunité collective suppose, il convient aussi de bien considérer qu’au fur et à mesure de l’évolution des connaissances sur le SARScov2, on découvre peu à peu un virus dont les caractéristiques commencent sérieusement à inquiéter la communauté médicale et scientifique mondiale. Les personnes « guéries » ne le sont finalement pas tant que ça. Pire, contracter le virus ne garantit en rien une quelconque immunité à posteriori.
Aussi pour situer les enjeux du débat sur l’immunité collective, il convient de faire le point sur l’état actuel des connaissances :
Pour situer quelques enjeux du débat sur l’immunité collective :
1 . Ceux qui s’imaginent que le SARScov2 est comme une grippe qu’on chope et qui nous immunise, sous-estiment totalement l’impact d’avoir été infecté. En effet il est constaté par la communauté médicale que les conséquences de l’infection sont loin d’être anodines : insuffisances hépatiques et/ou cardiaques sont clairement observées chez des patients guéris, même ceux n’ayant eu que des symptômes modérés
Article du Los Angeles Times : https://tinyurl.com/ru3ehgj
2 . Même chez les patients n’ayant eu que des symptômes modérés, il est également observé des conséquences neuropsychiatriques chez les personnes guéries : encéphalopathie, psychose, dysfonctionnement neuromusculaire et processus démyélinisants, qui peuvent suivre l’infection, en ne révélant qu’au bout de quelques semaines ou plusieurs mois, et pouvant durablement affectés les patients « guéris ».
Article du Thailand Medical News (qui fait référence en Asie dans la communauté scientifique) : https://tinyurl.com/qr9pe2n
3 . Les études les plus récentes qui inquiètent la communauté médicale et scientifique mondiale, révèlent un caractère émergent du SARSCoV2, dont il est observé qu’il s’attaque aux lymphocytes T, de la même manière que le #HIV, pouvant détruire le système immunitaire et conduire à un syndrome d’immuno-déficience acquise (SIDA), de la même manière que HIV.
Article de Today (Singapour) : https://tinyurl.com/r8l6gwg
4 . Comme le HIV également, l’antenne sud-coréenne du CDC a révélé il y a quelques jours que le SARScov2 se réactive dans l’organisme. Il apparaît que, comme le HIV, si les traitements permettent de réduire la charge virale au point de quasiment disparaître et de devenir indétectable, au bout que de quelques semaines le virus réapparaît, se réactive et se remultiplie dans l’organisme. Les personnes retombent alors malades (et souvent de manière plus grave que lors de la primo-infection). Pour l’instant la tendance concernerait 60pc des patients « guéris ». D’abord observée en Chine et en Corée du sud, des cas similaires surgissent maintenant dans d’autres pays asiatiques mais aussi en Europe, y compris en France de premiers cas, signalés par des soignants.
5 . L’OMS fait état de constatations selon lesquelles les patients guéris ne développent pas forcément une « immunité », et peuvent de nouveau être infectés et retomber malades. Une étude préliminaire de patients à Shanghai a révélé que certains patients n’avaient «aucune réponse détectable en anticorps» tandis que d’autres avaient une réponse très élevée, a déclaré le Dr Maria Van Kerkhove, scientifique principale de l’OMS sur Covid-19. La question de savoir si les patients qui ont eu une forte réponse immunitaire étaient immunisés pour autant contre une deuxième infection reste une inconnue de par le manque de recul encore.
6 . L’application du principe d’immunité collective, suppose l’acceptation sociale d’une part de décès au fur et à mesure de l’évolution de la contagion. Actuellement le taux de mortalité (nombre de morts sur le nombre de cas déclarés, va de 2.12% en Corée du sud (plus bas) à 15.19% en France (plus haut), avec une moyenne mondiale de 6.3% (Allemagne 2.29%, Etats-Unis 4.16%, Espagne 10.22%, Italie 12.92% ). Cependant ce taux doit être modulé par probabilité prenant en compte les cas non déclarés, généralement peu symptomatiques ou asymptomatiques. La seule référence est le SARScov1, le « SRAS » (virus responsable de l’épidémie en 2002-2003 et qui est à 80% identique génétiquement au nouveau coronavirus et dont la létalité, après avoir longtemps été estimée autour de 2%, fut finalement fixée à 9.6% après recul historique. L’OMS admettait le 5 mars dernier, un taux de mortalité « probable » de 3.4% du coronavirus SARScov2. Un chiffre en hausse par rapport à une première estimation qui le situait entre 0.5 et 0.9 en janvier, puis 1.2 en février après une première réévaluation. En France, la population étant de 67 millions, pour atteindre le seuil d’immunité collective (70%), cela voudrait donc dire 46.9 millions de personnes infectées. Avec un taux de mortalité entre estimation OMS 3.4% et bilan SRAS 9.6%, cela signifierait d’accepter la mort d’entre 1,594,000 et 4,502,000 individus. En retenant l’hypothèse basse entre 1.2% et 2.5% que propose aussi une partie de la communauté scientifique sur la base d’un calcul de probabilité tenant compte d’un chiffre noir des cas non détectés au niveau mondial, cela situerait un bilan entre 562,800 et 1,172,500 morts.
7 . la comorbidité n’épargne pas les « bien portants ». Ceux qui imaginent que ne souffrant ni de l’âge, ni d’aucune pathologie comorbide (diabète, maladie cardio-vasculaire hépatique ou rénale, obésité, etc.), ne souffriront au mieux que de symptômes grippaux plus ou moins désagréables, doivent tenir compte que si les personnes souffrant de comorbidité sont majoritaires dans les cas graves et dans les cas mortels, les « non-comorbides » sont 32% à entrer dans les cas graves et même 43% dans les cas mortels. Autrement dit, les gens en bonne santé, ne sont pas épargnés, loin de là, par le SARScov2
CONCLUSION : l’immunité de groupe n’est pas une hypothèse souhaitable au regard du fait que le COVID-19, loin d’être une simple grippe « améliorée », est au contraire un virus complexe, aux multiples séquelles laissées même aux patients « guéris » n’ayant eu que peu de symptômes, et dont l’évolution révélée par les plus récentes études et observations laisse même entrevoir un développement inquiétant, pouvant copier le modèle du HIV.
Il serait donc pour le moins aventureux, pour ne pas dire irresponsable, de miser une telle stratégie au regard de l’ensemble de ces éléments ici compilés… à chacun d’en juger, personnellement je ne prendrai clairement pas le risque d’être infecté par ce coronavirus et de contaminer ensuite mes proches. »
Bruno Lebeau-Pecheral