Depuis le communiqué de presse du gouvernement français faisant état d’irrégularités et d’incrédibilité du scrutin du 22 Mars dernier, la tension monte entre la France et la Guinée.
L’ambassadeur français en Guinée, SEM Jean Marc Grosgurin a été convoqué à ce propos. Faudrait – il s’attendre à autre chose ? Les réactions face à cette prise de position de la France au lendemain du vote par les barons du régime Condé, présagent qu’il faudrait s’attendre à une réaction vigoureuse du palais Sekhoutoureya, car ces derniers temps les relations entre la Guinée et la France sont vraiment tendues.
Le régime de Conakry brandit l’argument de la souveraineté et, le fait que la France n’ait pas envoyé d’observateurs. Avec ces deux arguments, le gouvernement trouve la France incapable d’apprécier le déroulement des élections guinéennes. C’est d’ailleurs ce qui pourrait expliquer la convocation de l’ambassadeur, parce qu’étant la représentation diplomatique donc censée fournir des informations idoines.
Qu’est-ce que le régime d’Alpha Condé a à gagner dans un bras de fer avec le Quai d’Orsay ?
Il faut éviter une escalade de la tension diplomatique entre les deux pays. En 2010 certains Guinéens pensaient que la France était pour quelque chose dans l’élection à la magistrature suprême du pays d’Alpha Condé. Cette version est un avis partagé par plusieurs citoyens. Cependant depuis que l’idée de ce fameux projet de troisième mandat a vu jour, la France ne conjugue plus le même verbe avec M. Alpha Condé.
Ainsi pour trouver un nouveau soutien, il a dans sa diplomatie intensifié les relations de la Guinée avec la Russie de Poutine, la Turquie d’Erdogan et la Chine de Xi. On se souvient d’ailleurs de quelques dérapages dans les différentes communications du président guinéen à l’endroit de la France.
Mais pourquoi donc s’acharner sur la France alors qu’elle n’est pas le seul pays à rejeter les élections du 22 mars ? Parce qu’aux yeux des autorités guinéennes c’est la France qui entraîne les autres. Le pouvoir guinée préfère encore la position des USA qui rappellent la grande amitié des deux pays.
Les Ivoiriens disent couramment dans leur français croustillant: 《là où tu te caches, c’est là-bas où nous on dort.》
Le gouvernement guinéen doit se montrer plus responsable dans la gestion de cette crise au risque de plomber diplomatiquement le pays.
Bokhidi KENDE pour GCO
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