São Tomé et Príncipe et la Guinée équatoriale ont convenu de la création d’une Zone spéciale d’exploration conjointe pour explorer et développer les réserves transfrontalières de pétrole et de gaz qui se trouveraient dans les blocs bordant la zone maritime de chaque pays.

La décision a été prise lors d’une réunion cette semaine à Malabo entre S.E. Osvaldo Abreu, ministre des Travaux publics, des Infrastructures, des Ressources naturelles et de l’Environnement de São Tomé et Príncipe et S.E. Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre des Mines et des Hydrocarbures de Guinée équatoriale. Elle fait notamment suite à plusieurs accords de coopération signés l’année dernière lors de la visite officielle du président Evaristo Carvalho en Guinée équatoriale, qui comprenaient notamment l’exploration pétrolière conjointe dans la zone maritime que les deux pays partagent.

Les deux ministres ont discuté de plans pour accélérer les efforts d’exploration conjoints dans les blocs de leur zone maritime et s’attendent à ce que les opérations démarrent dès octobre 2020. São Tomé et Príncipe devrait également bénéficier de l’expérience de la Guinée équatoriale dans le secteur des hydrocarbures, en particulier en matière d’exploration, de production et de monétisation pétrolières et gazières offshore. À cet égard, la Guinée équatoriale a accepté de sélectionner des étudiants de São Tomé e Príncipe pour suivre des cours liés au pétrole dans le pays.

São Tomé et Príncipe pourrait être la prochaine frontière en matière de pétrole et de gaz. Elle a déjà attiré plusieurs acteurs internationaux dans ses blocs, dont Galp Energia, opérateur du bloc 6 et Kosmos Energy, opérateur du bloc 11. La major internationale Shell est également présente dans les deux blocs avec une participation de 20% et 30% respectivement. En début d’année, Galp a annoncé qu’elle allait forer son premier puits dans le bloc 6 d’ici la fin 2020, suite aux levés sismiques effectuées depuis 2017.

Dans son ambition d’ouvrir une nouvelle frontière pétrolière dans les eaux africaines, São Tomé et Príncipe espère s’appuyer sur l’expertise de ses voisins africains. Le pays partage une autre zone commune avec le Nigéria, le plus grand producteur de pétrole d’Afrique, qui a abouti à la signature d’un traité en février 2001.

Comme nous l’avons vu dans d’autres parties de l’Afrique, la coopération énergétique entre voisins du continent peut libérer une valeur considérable pour les nations africaines. Le Sénégal et la Mauritanie ont par exemple signé un accord de coopération intergouvernementale en 2018, ouvrant la voie à BP pour prendre la décision d’investissement finale sur le développement du champ gazier transfrontalier de la Grande Tortue Ahmeyim, situé à la frontière maritime entre les deux pays.

Le golfe de Guinée recèle un potentiel similaire d’exploration et de développement conjoint entre São Tomé et Príncipe et la Guinée équatoriale, mais aussi avec le Cameroun et le Nigéria. L’espoir est grand que la coopération et le dialogue en cours entre São Tomé-et-Principe et la Guinée équatoriale ouvriront la voie à des efforts de développement conjoints supplémentaires dans la région.

APO Group pour GCO