Le taxi – moto est l’une des principales activités de milliers de jeunes, diplômés sans emploi ou sans diplôme, ils parcourent des centaines de kilomètres par jour. Au niveau des carrefours, ils sont garés en nombre et toujours à l’affût du client.

À Fria, on dénombre  plus de cinq cents motos d’après le bureau du syndicat des taxis-motos. Le tarif du tronçon varie entre deux mille et cinq mille francs selon la distance, mais aussi de l’état de la route et les différentes taxes.
Cette activité bien que lucrative a également d’énormes conséquences sur le plan sanitaire, social et physique.
Point de santé, les taxis-maîtres, nom pompeusement donnés à ces pilotes, sont exposés aux différentes intempéries et court d’énormes risques de maladies.
« C’est dans çà que nous gagnons notre quotidien à l’heure, mais ça peut vous rendre malade tous les jours parce que c’est un travail de forçat. Vous savez on n’est encore sous le soleil et la pluie », déclare Djibi, taxi-maître du côté de Bowal, un secteur de la ville.
Certains de ces agents consomment des produits pour disent-ils lutter contre la fatigue. Les fréquents accidents font des centaines de blessés et d’handicapés à vie dans la cité.
Économiquement, les risques de perte sont autant élevés que les chances de gagner. Les motos sont volées, parfois accidentées de façon irréparable, après une semaine de mise en circulation, le manque de clients et les pannes; les attaques des voleurs peuvent empêcher aussi d’épargner. « Moi j’ai eu des problèmes avec un taxi -moto. Un monsieur m’a remis  une moto et elle a été volée deux semaines après. Donc j’étais obligé de la rembourser. Plus de sept millions pour un débrouillard à rembourser, vous imaginez! », nous apprend Aboubacar Diallo taxi maître  de la ligne Fria- Wawaya.
Ousmane Camara, un autre taxi-maître raconte qu’il a été attaqué et sa raecette emportée. Enfin sur le plan social, le taxi-maître qui roule à temps plein, devient moins sociable. Des fois, en cas d’accident des clients portent plainte avec des disputes qui se terminent au poste de police: « J’ai presque pas le temps, je sors à 6h pour rentrer après 22h. Donc je ne suis presque informé de rien des affaires de la famille ou du quartier. Sauf quelques fois, on m’informe seulement au téléphone. »
Cette activité bien que lucrative a besoin d’être structurée. Car si rien n’est fait, elle risque de faire plus de dégâts.
À rappeler qu’il n’y a presque pas de jour que Dieu fait sans qu’un accident incriminant une moto ne soit déploré dans la préfecture de Fria.
Aliou BAH pour GCO 
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