Le parti de Faya Millimouno ne digère point la répartition des démembrements de la CENI, et explique pourquoi. 

GCO: Le BL est-il victime d’un complot au sein de l’opposition ?

BL : Pour répondre à cette question, il faut revenir aux préparatifs de l’élection présidentielle de 2015. A l’époque, selon la loi sur la CENI en vigueur, dans chaque CEPI (Commission électorale préfectorale indépendante) et CECI (commission électorale communale indépendante) l’opposition devrait fournir 5 commissaires à part Ratoma et Matoto où l’opposition devrait fournir 10 commissaires à cause de la grandeur de ces circonscriptions. Dans les CESPI (commission électorale sous préfectorale indépendante), l’opposition devrait fournir au moins 2 représentants selon la superficie de la circonscription.

Bien que le BL soit candidat, il a été lésé dans la répartition en n’obtenant que moins de 10 place sur au moins 1200 places sur toute l’étendue du territoire nationale. L’argument que le BL soit un petit parti a été avancé pour justifier ce hold-up. Malgré cela, le BL a participé aux élections et s’est classé 4 eme devant certains partis qui ont été favorisés dans la répartition. Puis sont venues les élections communales de 2018. Là aussi les sièges octroyés à l’opposition ont été réparti au gré des humeurs et encore une fois de plus c’est le BL qui est lésé dans la répartition.

Il faut rappeler qu’à l’époque que c’est l’UFDG qui faisait cette répartition et il fallait cravacher dure en tout cas au BL pour espérer obtenir une place dans un démembrement. En guise d’exemple, après plusieurs tractations le BL avait obtenu deux places dans chacune des communes de Ratoma et Matoto et, nous avons été surpris de nous retrouver avec une place dans chacune de ses communes. A l’époque, l’argument qui avait prévalu pour la répartition des sièges de 2013 a été mis de côté.

Lorsque la crise s’est déclenchée au sein de l’opposition par le fait que le BL ait pu bloquer l’installation dans certaines communes notamment à Pita, les leaders des autres partis politiques ont plaidé pour le maintien de la répartition de 2015  en faisant un petit réajustement sachant bien que le BL n’aurait pas sa place méritée. D’ailleurs le leader de l’UFDG est allé jusqu’à promettre que pour la prochaine répartition, le BL aura la place qu’elle mérite. Soucieux de l’unité de l’opposition, cela fut accepté par les responsables du BL. Et là aussi, le Bloc Libéral a confirmé sa 4 eme place et 3 eme dans l’opposition. Entre temps, la loi sur la CENI fut modifiée avec la complicité de ses partis d’opposition notamment dans ses dispositions faisant allusion à la composition de la CENI et de ses démembrements.

Désormais, le nombre de commissaires dans une circonscription est égal au nombre de quartiers /district ou sous-préfecture selon qu’elle soit une commune rurale / urbaine ou préfecture plus un. Et, en violation de l’esprit de la mise en place de la CENI qui voudrait que tous les compétiteurs soient présents, ils ont préféré se répartir les places en disant que le nombre de places doit être au prorata du résultat obtenu lors des élections nationales et communales. Avec ce deal entre le RPG Arc-en-ciel et l’UFDG, ils savaient pertinemment qu’ils allaient se partager plus de 90% des places disponibles au détriment des autres candidats.

Par cette loi, le BL qui est la quatrième force politique du pays fût exclu de la CENI centrale et comme de part le passé, le parti se retrouve derrière des partis politiques d’oppositions qui ont eu moins de voix que lui lors des deux dernières élections.

GCO : Quelle est la méthode de calcul qui peut donner plus de places à un parti qui a eu moins de voix aux élections ?

BL : C’est le calcul de la haine. Il apparaît clairement que depuis l’installation des démembrements de 2014, le BL est victime des manœuvres des partis d’opposition qui veulent coûte que coûte pour maintenir le BL en bas de l’échelle malgré les résultats qu’il obtient sur le résultat.

Cette fois-ci, nous userons de tous les moyens légaux pour empêcher l’installation des commissaires de l’opposition si la valeur du BL n’est pas reconnue comme 3 eme force d’opposition en Guinée.

 

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