Depuis maintenant neuf longues années la Guinée est plongée dans des processus électoraux interminables, causés par des crises sociopolitiques, et débouchant sur des crises politiques à répétition. Conséquences : de blocage en blocage, le calendrier électoral n’a pas été respecté, et les élus du pouvoir législatif se retrouvent ainsi sans légitimité populaire.

Dans cette situation d’impasse où le chef de l’exécutif avait le choix entre diriger par ordonnance ou proroger le mandat des députés, Alpha Condé a choisi la seconde option, même si ni l’une ni l’autre ne relève des principes de la  démocratie, mais plutôt des situations d’urgence exceptionnelles, ce qui, il faut aussi le préciser, n’est pas le cas guinéen, mais relève plutôt d’un manque de volonté des acteurs politiques.

Alpha Condé a donc décidé de signer le décret prorogeant le mandat de nos députés et qui leur donne le quitus pour « assumer les fonctions législatives jusqu’à l’installation de la nouvelle institution parlementaire », peut-on relever dans le décret présidentiel. Jusqu’à quand vont-ils siéger avec ce schéma ? Alors que les élections législatives qui devaient être organisées en septembre 2018, ne l’ont pas été, puisque le pays était embourbé dans les élections locales, qui n’ont toujours pas fini de faire couler de l’encre et de la salive, soit presque un an après avoir eu lieu.

L’opposition qui est sur pied de guerre contre un éventuel troisième mandat d’Alpha Condé,va-t-elle se prêter au jeu de l’illégalité populaire et siéger aux côtés des députés de la mouvance ?

Ce qui pourrait éventuellement donner des arguments à ces derniers, ou va-t-elle s’abstenir ?

Tous les yeux restent rivés sur elle.

 

Mamadou Aliou DIALLO pour GCO

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