« …Rendez-vous donc à Brazzaville. », c’est en ces termes que Léon Juste Ibombo, ministre congolais des postes, des télécommunications et de l’économie numérique a conclu sa plaidoirie d’invite aux investisseurs à s’intéresser au Congo, ce mardi 26 juin 2018, lors de la matinale d’investisseurs, sur la digitalisation de l’Afrique, organisée par Jones Day à Paris en France.

Ce rendez-vous du donner et du savoir qui a servi de tribune au ministre congolais des postes, des télécommunications et de l’économie numérique est une réflexion autour de la thématique portant sur « La digitalisation de l’Afrique, quel impact sur le finance africaine ? »

Présentant le Congo à cette assemblée composée d’investisseurs venus des divers horizons de la planète Léon Juste Ibombo a présenté les atouts économiques dont dispose ce pays au cœur de l’Afrique centrale. « En effet, le Gouvernement du Congo a entrepris, sous la férule de son Chef, Monsieur Clément MOUAMBA, de développer un modèle économique libéral axé sur l’ouverture aux capitaux extérieurs à travers des réformes structurelles conduisant à la conclusion des partenariats public-privé (PPP). » a-t-il soutenu, à cette tribune.

Dans son intervention, Léon Juste IBOMBO a fait savoir que la volonté d’ouverture du gouvernement congolais a contribué à faire du pays une destination sûre en investissement. Car, pouvait-il précisé, le Congo d’aujourd’hui ; malgré la crise économique dont les effets ne manquent de se faire ressentir au niveau planétaire, est un pays stable situé au cœur du second bassin forestier et écologique du monde, avec des institutions démocratiques et un leadership affirmé et reconnu, tant au niveau continental que mondial.

Le Congo, a-t-il poursuivi, demeure un environnement sécuritaire rassurant ; un environnement des affaires sécurisé avec un Code des investissements des plus attractifs, une fiscalité adaptée et compétitive, surtout avec l’érection des Zones Economiques Spéciales. Il est, par ailleurs, un Etat membre de l’Organisation des Pays Exportateurs et Producteurs de Pétrole, avec des infrastructures de communication large bande en perpétuelle développement.

C’est à ce niveau que le ministre Léon Juste Ibombo a fait un exposé sur le saut technologique que le Congo est en train de réaliser pour passer directement au niveau le plus avancé des technologies de l’information et de la communication. Au nom du gouvernement congolais, Léon Juste Ibombo a fait une présentation de la stratégie nationale de développement de l’économie numérique devant un aréopage d’opérateurs économiques.

Il a, d’abord, cité les deux appels d’offres internationaux, que le département ministériel dont il a la charge venait de lancer pour construire, dans le cadre du projet Central African Backbone (CAB-Congo), l’interconnexion en fibre optique du Congo au Cameroun d’une part, et du Congo à la République Centrafricaine d’autre part, ainsi qu’un lot concernant les équipements actifs de ces deux réseaux avec un cofinancement de la Banque Africaine de Développement. 

En effet, pour Léon Juste IBOMBO, les moyens de ce saut technologique sont bien là : qualité de l’accès à internet, ventes de smartphones, adoption des réseaux sociaux, investissements massifs et prévisions de croissance agressives pour le continent. « Dans le domaine particulier des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique, dont j’ai la charge, le Gouvernement du Congo a mis en place une stratégie nationale de développement de l’économie numérique, assortie d’un plan d’actions 2018-2022, répondant aux recommandations internationales en la matière. » déclarait le ministre Ibombo.

Le potentiel du Congo en NTIC

Le ministre congolais des postes, des télécommunications et de l’économie numérique n’a pas manqué de présenter à l’assistance les chantiers sur lesquels travaille le Congo, dans le cadre de sa stratégie de développement. Il en a cité trois piliers essentiels, à savoir : le E-Citoyen : Services et contenus numériques pour le grand public ; le E-Gouvernement : Services et contenus numériques pour le gouvernement et les administrations publiques enfin le E-Business : Services et contenus numériques pour les entreprises.

Il servira de référentiel qui devrait permettre de positionner le digital comme un secteur majeur dans la diversification de l’économie nationale.

Cette stratégie du gouvernement congolais a pour objectif de faire du numérique un levier majeur pour la compétitivité des entreprises et se propose de faire de l’arrimage du pays au développement de l’économie numérique un des piliers de diversification de son économie.

L’arrimage du Congo au développement de l’économie numérique

L’instant de cette communication était tout indiqué pour le ministre Ibombo de dérouler le chapelet des projets retenus par son département dans le cadre du partenariat public-privé pour la période 2018-2022.

Dans ce sens, il est retenu le projet d’alphabétisation numérique, qu’est l’introduction du numérique dans les curricula de formation (du primaire au supérieur) ; le projet de caravane numérique : sensibilisation du grand public au numérique ; l’acquisition des équipements et terminaux pour les élèves et étudiants, les structures de santé et les couches défavorisées ; l’implantation des centres communautaires numériques ; la formation et l’acquisition d’équipements numériques pour personnes vivant avec handicap, ainsi que pour les populations autochtones ; le développement et la dynamisation du point d’échange internet congolais CGIX devenu RIXP ; le Projet de construction de Data Center national et d’une technopole dont les appels d’offres internationaux seront lancés sous peu ; le Projet d’interopérabilité entre les plateformes de gestion de monnaie électronique (mobile money, visa prépayé…).

A cela s’ajoute le Projet de généralisation de l’utilisation de la monnaie électronique et paiement en ligne ; la mise en place des services financiers mobiles pour la promotion de l’inclusion financière dans les zones rurales, le taux de pénétration mobile étant de plus 104% ; la création de filières de formation dans les secteurs porteurs du numérique ; la promotion de la formation aux logiciels libres au niveau de l’enseignement supérieur ; la vulgarisation de l’usage du cartable électronique et de l’ordinateur dans les écoles ; le projet E-éducation, E-santé, E-justice, E-commerce, E-agriculture, E-tourisme ; la mise en place du fonds de développement de l’économie numérique pour le financement des start-up et des projets innovants ; enfin la création du prix de l’innovation numérique.

Autant dire, à la lumière des propos du ministre Ibombo, que la vision du Chef de l’Etat, contenue dans son programme de gouvernement se matérialise déjà à travers  trois projets de grande envergure dans le secteur des télécommunications, à savoir : le projet West Africa Câble System (WACS) qui relie le Congo à l’international par le câble sous-marin ; le déploiement de 504 km de fibre optique terrestre entre Pointe-Noire (capitale économique) et Lékoko (frontière avec la République Gabonaise), grâce au projet Central African Backbone (CAB) cofinancé par la Banque mondiale ; enfin, le projet de couverture nationale en télécommunications (PCN) avec plus de 4000 km de fibre optique déployée pour mailler l’ensemble du territoire en réseau très haut débit.

Faisant une transposition de ce qu’est le Congo s’emploie à réaliser pour son arrimage à l’économie numérique avec l’actualité de la digitalisation de l’Afrique, Léon Juste Ibombo a déclaré que le débat sur la Digitalisation de l’Afrique et son impact sur la finance Africaine, donne l’occasion de former une communauté des affaires et de créer une plateforme d’échanges avec des investisseurs dans le secteur de l’économie numérique.

Léon Juste Ibombo a saisi cette opportunité pour présenter d’autres potentialités économiques pouvant susciter la curiosité des investisseurs.

Outre sa population en majorité jeune et amoureuse des nouvelles technologies de l’information et de la communication, le Congo regorge, Léon Juste Ibombo,  a martelé sur l’importance de ses ressources naturelles, et sur la volonté politique affirmée du gouvernement congolais de renforcer la transformation industrielle des produits agricoles, avec le programme Banane, Manioc et Cacao.

Le Congo devrait être un pôle d’attraction en matière d’investissements directs et de diversification de l’économie, signifiait le ministre Ibombo, avant d’inviter l’auditoire  à développer ensemble des partenariats durables et mutuellement bénéfiques.

Il est, donc indispensable de donner la priorité à une coopération économique audacieuse, capable de mobiliser les énergies pour développer des partenariats, conquérir de nouvelles positions et intensifier les échanges extérieurs.

Si le Congo s’emploie, actuellement à travailler sur l’interopérabilité entre les plateformes de gestion de monnaie électronique, sur la généralisation de l’utilisation de la monnaie électronique et paiement en ligne et la mise en place des services financiers mobiles pour la promotion de l’inclusion financière dans les zones rurales, la crème intellectuelle à laquelle s’adressait le ministre Ibombo a été invité à s’intéresser à la destination Congo et à faire écho du potentiel dont elle dispose. Puisque le Congo devrait etre utiliser comme plateforme de rebondissement et porte d’entrée au marché de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale et de l’Afrique en Générale, rendez-vous donc à Brazzaville.

En conséquence les conditions du saut technologiques au Congo, et partant en Afrique sont maintenant réunies. L’intérêt est croissant, les investissements augmentent et plusieurs succès permettent de voir l’impact en marche de la digitalisation en Afrique. Il semblerait que pour l’Afrique, le futur commence maintenant.