Me Jean Alfred Mathos, président de l’Union pour le Progrès de Guinée (UPG) de feu Jean Marie Doré, a accordé cette semaine une interview exclusive à notre rédaction, au cours de laquelle, il s’est largement exprimé  sur les problématiques politiques auxquelles  le comité de suivi est confronté.    

Justinmorel.info : Dernièrement, les leaders de l’opposition ont menacé de se retirer du comité de suivi relancé dans le but de trouver d’une sortie de crise concernant les contentieux électoraux du scrutin du 04 février dernier. Qu’en dites-vous ?

Me  Jean Alfred Marhos : J’ai toujours porté une réserve sur ce comité de suivi pour la simple raison que c’est du réchauffer pour moi. C’est-à-dire que ça a déjà été mis en place à l’époque et pour que ce comité de suivi marche, il faut qu’il n’y ait pas de défiance entre les partis qui le composent. Il faudrait  que les gens se fassent confiance et avoir la volonté de pouvoir aller de l’avant dans ce comité de suivi. Parce qu’aujourd’hui, nous ne sommes plus dans une décision hautement politique pour que la quiétude revienne dans la cité et que chacun puisse avoir le minimum de ce prétentieux électoral. Ecoutez, je m’en vais vous dire pour que ce comité de suivi marche, il faut qu’il ait nécessairement une autorité arbitrale et que les décisions qui en sortiront, s’imposent à tous.

Mais malheureusement, ni la confiance et l’autorité arbitrale ne sommes pas au cœur  de ce débat sensible .Donc, je pense que ce comité de suivi est une montagne qui va accoucher une sourie. Je crois qu’il est important de réviser le code électoral pour le futur et qu’aujourd’hui, il faudrait qu’on s’essaie de voir dans quelle mesure,  ce qui est jouable parce que le code électoral dit à partir du moment que les tribunaux ont tranché, il y a plus de recours. Donc déjà, il y a une faille. On n’a jamais vu qu’un tribunal décide en premier et dernier ressort s’il n’y a pas de recours.

A partir de ce moment-là, même si la loi, elle est dure mais elle est valable pour tout le monde. Il faut qu’on abstienne à ces tribunaux qui ont dit le droit.

Si on veut aller sur le plan du comité de suivi, sur le plan politique et social, il faudrait que chacun mette de ‘’l’eau dans son vin’’, pour qu’on puisse s’entendre. Mais je pense que les mêmes causes amenant les mêmes effets, c’était et c’est prévisible que l’opposition allait menacer même si elle prend encore part à ce comité de suivi.    .

Justinmorel.info : Ne penseriez-vous pas que l’opposition  se radicalise au  sein de ce comité de suivi ?

 Me  Jean Alfred Marhos : Non, l’opposition ne peut pas avoir une chose et son contraire. Vous êtes dans la rue, vous n’allez pas aller jusqu’au bout. On vous demande de vous rencontrer, vous acceptez de revenir à la table de négociation. Mais persévérer avec cette table de négociation avec des arguments fondés. Mais avec aussi, des arbitres parce que je pense qu’il y a deux camps, ces deux camps là se regardent en méfiance assez accrus.

L’UFDG d’un côté, le RPG d’un côté, nous de l’autre côté. On n’a pas eu assez de contentieux au niveau de l’UPG, le contentieux électoral. On se contacte de ce que nous avons malgré qu’il y a eu des défaillances dans certains lieux qu’on s’est présenté. Aujourd’hui, le ton dur de l’opposition, ils sont dans leur rôle mais il est important, on ne peut pas aller sur une table de négociation et revenir toute suite au même problème.

Il faut épuiser tous les moyens qui est à votre disposition pour pouvoir trouver une solution parce que si vous avez accepté de négocier, il faut aller jusqu’au bout. Il ne faudrait pas encore mettre les conditionnalités et revenir encore dans la rue,  nous avons trop souffert de cette rue et la violence brutale est rentrée comme un mode d’emploi pour les politiciens, il faut qu’on arrête.

On a traversé une période très dure, nous avons traversé la grève des enseignants et avec des politiciens. Ça fait des années qu’on ne travaille pas comme ça se doit.  Donc, il faut essayer de se lever au niveau des intérêts personnels et du moins politicien pour que nous puissions avancer.

Justinmorel.info : Est-ce que vous avez confiance en ce comité de suivi pour une sortie de crise politique ?

Me  Jean Alfred Marhos : Un comité de suivi doit être avoir un arbitre. L’autorité d’arbitrage doit être forte. Tant que l’autorité arbitrage n’est pas là pour s’imposer à chacun d’eux, on ne peut pas s’en sortir. Si chacun campe sur ses positions pour aller en négociation, il faut quelqu’un dans ce comité qui doit la tranche. On nous a exclus de ce comité alors que nous en  avons un intérêt à participer, pour pouvoir faire la part des choses. C’est pourquoi le centre existe. Le centre est un élément politique  très fort pour pouvoir départage  l’UFDG et le RPG. Il faudrait que la Guinée vive. Il faudrait que les Guinéens puissent avoir le temps de travailler, de vivre. Le Guinéen a besoin de vivre heureux dans son pays  et libre tout en respectant la loi. Donc, une manière de vous dire que je n’ai pas confiance en ce comité de suivi tant qu’il sera majoritairement composé de la mouvance et l’opposition.

Justinmorel.info : Vous coalisez avec l’UFR au sein du parlement guinéen. Et, l’UFR fait partie du comité de suivi et votre parti n’en fait partie. Ne Serait-ce pas pour vous  une trahison de votre allié ?

Me  Jean Alfred Marhos : Non, ce n’’est pas une trahison. Vous savez tous ceux qui participent au comité de suivi, on a dit que ce sont ceux qui ont des contentieux électoraux. Mais pour moi, normalement, tous les partis qui se sont présentés au scrutin du 04 févier, devraient participer à ce comité de suivi. Nous nous sommes plaints mais en vain.

Je pense que s’il n’y a que ceux qui ont des contentieux électoraux, désignés pour participer à ce comité de suivi. Chacun va camper sur sa position et là, je vous assure et rassure que ce comité de suivi n’aura jamais d’issu d’espoir dans la résolution des différends électoraux.

Il faudrait obligatoirement  des gens neutres pour pouvoir trancher entre eux. Sachez que c’est vrai que nous sommes alliés avec l’UFR à l’Assemblée nationale, mais  chacun est indépendant dans sa position politique.

Interview réalisée par Léon KOLIE  pour GCO

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