Jusque-là, le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara et le ministre de l’enseignement pré-universitaire, Ibrahima Kalil Konaté (K au carré) étaient les interlocuteurs privilégiés des grévistes du SLECG. Au moins jusqu’à ce que les positions se radicalisent. Les deux ministres ont usé de tous les stratagèmes pour casser le rythme de Soumah et ses compagnons, sans y parvenir.

D’abord en s’appuyant sur l’aile du SLECG réputée proche et conciliante face aux pouvoirs, en l’occurrence celle dirigée par SY savané, malgré le cumul de fonctions au sein d’autres instances et son absence prolongée et répété au sein de SLECG.

La sortie fin janvier d’un communiqué signé par Albert Damatang Camara prenant fait et cause pour Sy Savané en violation du principe de neutralité gouvernementale, n’aura pas permis de maintenir un climat de sérénité au sein du mouvement syndical. En pleine grève des enseignants, cela a plutôt mis le feu aux poudres, et a contribué à radicaliser Aboubacar Soumah et ses camarades grévistes.

Le ministre «K au carré » a tenté le même jeu sans y parvenir. Des syndicalistes sortis de nulle part et répondant au nom du SLECG ont été mandatés à lire des déclarations à la RTG, appelant les enseignants à reprendre le chemin de l’école, sans qu’aucun accord sérieux de sortie de crise ne soit trouvé.

Aboubacar Soumah aura résisté à toutes les intimidations, même à la suspension illégale de son salaire ou à la tentative de lui imposer la tenue d’un nouveau congrès alors que celui du vendredi 26 janvier 2018, l’avait porté à l’unanimité de la base, à la tête du SLECG, au vu de la vacance du poste de secrétaire général. Mais l’évènement le plus rassurant qui est venu renforcer Aboubacar Soumah dans la légalité et la légitimité de son combat, c’est la reconnaissance de sa personne en tant que secrétaire général légitime du SLECG par l’Internationale de l’Education (I.E), comme Syndicat légalement représentatif des enseignants guinéens.

Selon certaines indiscrétions rapportées par des témoins oculaires de sa rencontre avec le chef de l’État à Sekhoutoureya et relayées par nos confrères de Guineenews, le président aurait traité certains ministres mandatés dans le dialogue avec les syndicats de menteurs  «  ils sont venus mentir sur toi, c’est depuis trois jours que j’ai su la vérité », aurait déclaré Alpha Condé. A en croire ces propos, le président reconnait lui-même une erreur d’appréciation liée à un jugement basé sur des allégations en déphasage avec la réalité.

Le SLECG d’Aboubacar Soumah qui avait menacé de demander le départ des deux ministres Damantang et Kalil Konaté, qui ne voulaient pas négocier avec lui, devra donc, à l’issue de sa rencontre avec Alpha Condé, faire face à d’autres interlocuteurs, en l’occurrence, le médiateur de la république, Mohamed Saïd Fofana, le conseiller  personnel du chef de l’État, Tibou Kamara, entre autres….

Le plus dur commence…

Mamadou Aliou DIALLO pour GCO

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