Les tensions diplomatiques entre Paris et Moscou liées à la guerre en Syrie ont culminé ce mardi 11 octobre. Le président russe Vladimir Poutine a annulé sa visite à Paris prévue le 19 octobre. Paris avait publiquement affiché son embarras en raison des « crimes de guerre » commis par le régime de Bachar el-Assad à Alep avec le soutien de l’aviation russe.

Avec notre correspondante à Moscou,  Muriel Pomponne

L’information est venue de Paris avant d’être confirmée par le Kremlin. L’Elysée avait donc proposé au président russe une réunion de travail avec pour thème unique : la situation en Syrie. Manifestement, cet ordre du jour ne convenait pas à Vladimir Poutine qui a souhaité reporter la visite, ajoutant qu’il rencontrera François Hollande quand celui-ci sera prêt.

Cette visite en France du président russe était prévue de longue date puisqu’il devait inaugurer à Paris le nouveau centre spirituel et culturel russe. Mais entre-temps, la guerre en Syrie a considérablement tendu les relations entre Paris et Moscou. D’après certaines sources moscovites, la visite pourrait être reportée au printemps 2017.

La Syrie, le dossier de la discorde

« Je concevais cette visite uniquement si elle permettait de parler de la Syrie et uniquement de la Syrie », a réagi François Hollande en marge de sa visite au Conseil de l’Europe. Une visite exceptionnelle puisque la dernière visite d’un chef de l’Etat remonte à celle de Jacques Chirac en 1997.

Et d’ajouter : « Il a préféré reporter cette visite, ce qui n’empêchera pas d’autres occasions de discussions, mais il ne viendra pas à Paris. Dès lors qu’il sera possible, et je le souhaite, que la Russie puisse être véritablement décidée de faire cesser les bombardements auxquels elle participe en soutenant le régime syrien, je suis prêt à tout instant à prendre le chemin du dialogue. »